Par Aube Savard
Les voyages me passionnent et si j’avais pu, j’aurais déjà parcouru le monde entier. En arrivant à 40 ans, le retard s’accumulait… Mon copain et moi avons donc décidé de repartir quatre mois à la découverte du Sud-Est asiatique.
Nous avions déjà été au Myanmar et avions adoré. Puis soyons francs, l’Asie du Sud-Est est abordable. On peut s’y loger pour 25 $ la nuit, manger au restaurant pour 5 $ et le transport n’est pas cher. Sur une longue période, ça compte.
Nous avons visité le Vietnam, le Cambodge, le Laos et la Thaïlande. Je vous parlerai ici des deux premiers de ces pays, lesquels ne sont pas réputés pour leur accessibilité. Vous verrez les problèmes que nous avons rencontrés.
Cela dit, ne soyez pas inquiets : dans ces contrées encore peu accessibles, les gens sont toujours là pour vous aider. Ils vous porteront dans leurs bras sans rechigner. Jamais ils ne vous laisseront en plan, au contraire d’ici.
Vietnam effervescent
Ce pays a beaucoup à offrir : de rares paysages, une riche histoire et le chaos typique de certains pays en développement… De plus, les Vietnamiens sont très gentils et efficaces dans leur travail. Pour découvrir l’Asie, c’est un excellent premier choix parce que les transports en commun sont semblables aux nôtres : taxis, bus, train et avion sont disponibles.
Le nord du Vietnam est la région que j’ai préférée. Les mets sont délicieux et plus authentiques que dans le reste du pays. La Baie d’Halong vous éblouit à coup sûr. Quant à la ville de Hanoi, elle est carrément dépaysante.
Cambodge paisible
J’ai adoré cet autre pays, particulièrement ses habitants toujours souriants et de bonne humeur. Pourtant, la visite du Musée du génocide à Phnom Penh nous fait voir les horreurs qu’ils ont vécues il y a peu. Sans doute sont-ils contents d’en être sortis….
Aucun doute, les temples d’Angkor méritent la visite. On ne se rend pas compte de l’ampleur du site et du travail investi avant d’y être allé. Les bâtiments sont magnifiques. Prévoyez au moins deux jours de visite. Toutefois, à cause des escaliers, c’est un énorme défi et vous devrez presque toujours admirer ces chefs-d’œuvre de l’extérieur. Si vous êtes accompagné par des gens sans handicap, demandez-leur de filmer leur visite. En visionnant les images, vous profiterez un peu plus de votre sortie.
Transports pour tous
Au Vietnam, nous n’avons eu aucun problème avec les taxis. Plusieurs modèles de voiture possèdent un coffre assez grand pour y ranger un fauteuil roulant pliable.
En voyage, j’utilise un fauteuil roulant manuel, mais dans la vie de tous les jours, je marche avec des béquilles et lorsque je suis en forme, j’arrive à m’en passer. Les bus de nuit (ça existe) m’ont donné du fil à retordre. Les lits sont à deux étages. Celui du bas est situé près du sol et celui du haut oblige à grimper un peu. Comme j’ai du mal à me relever quand je suis assise trop bas, j’ai souvent eu de la misère à me remettre debout. En outre, les allées sont très étroites. M’y déplacer avec mes béquilles n’était pas facile. On a bien rigolé à me voir avancer de côté ou me buter contre les barres des lits!
Quant aux trains, j’ai bien cru que je n’arriverais jamais à y monter, tellement les marches sont hautes. Et ce, même avec l’aide de mon copain. Les compartiments sont petits mais les lits confortables. Avec mon fauteuil et notre valise, on pouvait à peine entrer et sortir. En plus, les toilettes étaient… pouah! De toute façon, si vous ne pouvez marcher, vous ne pourrez y pénétrer car l’espace est restreint et les portes très étroites. Selon moi, vaut mieux éviter ce moyen de transport.
Si votre handicap est important, l’avion est un bon choix pour aller d’une région à une autre. Le pays étant très étendu; à défaut d’économiser, vous gagnerez du temps tout en évitant la fatigue.
Au Cambodge, le taxi, c’est le tuk-tuk. On peut y monter à quatre en se serrant un peu. Vous arriverez sans doute comme nous à mettre votre fauteuil roulant au centre, entre vous et le siège d’en face. Si vous avez besoin d’aide pour y grimper ou qu’on vous porte, le chauffeur s’en chargera. Il suffit de le lui demander, s’il ne le propose pas d’emblée.
Pour aller d’une ville à l’autre, il y a des bus et des minibus. Nous avons toujours préféré les gros bus parce qu’on peut y ranger le fauteuil dans la soute à bagages. Par contre, s’il faut alors vous porter, votre accompagnateur doit être costaud… Sinon, prenez les minibus, même s’ils sont moins confortables et acceptent moins de bagages.
Villes bruyantes
Le quartier des 36 guildes de Hanoi au Vietnam est un bouillon. Attachez votre tuque, on n’entend plus que les motos et leurs klaxons et on ne voit plus que la circulation complètement folle. Ça se calme vers 23 h et ça reprend dès 5 h du matin. Si vous avez le sommeil léger, apportez des bouchons. On se souvient de la balade dans ce quartier!… Les trottoirs sont si encombrés par les marchandises des commerces et les motos garées qu’on ne peut franchir qu’une dizaine de mètres à la fois. Tenez-vous-le pour dit, même si ça fout la frousse au début, vaut mieux circuler dans la rue sans quoi vous passerez votre temps à aller du trottoir à la rue et inversement. Pour vous rassurer, sachez que même si la circulation est ahurissante, les gens ne conduisent pas rapidement. Par contre, notons que le bord des trottoirs fait un angle de 45 degrés avec la rue. Ceci pour faciliter le passage des motos au trottoir. Vous en profiterez. Un bon truc pour ne pas vous faire tuer en traversant la rue : allez len-te-ment. Si vous avez un bras libre, tenez-le droit devant vous pour avertir de votre venue. Les motocyclistes vous contourneront.
Question circulation, l’autre ville championne au Vietnam, c’est Saïgon. Y traverser la rue vaut une prime! C’est une ville moderne, les trottoirs y sont moins encombrés que dans le vieux Hanoi, mais les rues sont plus larges!…
Au Cambodge, il y a beaucoup moins de motos et de monde qu’au Vietnam. Les trottoirs sont plus dégagés. Bien sûr, vous devrez manœuvrer pour éviter un truc ici et là, mais sans plus.
Monter à l’hôtel
Au Vietnam et au Cambodge, vous trouverez beaucoup d’hôtels avec un ascenseur. Mais, comme souvent, on y accède par quelques marches… Alors, si vous ne pouvez pas marcher du tout, renseignez-vous bien lors de votre réservation sans quoi vous pourriez être déçu. Au Cambodge, j’ai rencontré un homme en fauteuil roulant manuel qui voyageait seul. Pour pallier cette difficulté, il faisait la tournée des hôtels en arrivant à destination jusqu’à en trouver un qui lui convienne.
Là-bas, la plupart des salles de bain sont avantageuses pour nous. La douche n’a pas de parois ; l’eau tombe sur le sol de la salle de bain. On y entre donc sans difficulté. Par contre, le jet de la douche est mal orienté et tout se retrouve mouillé (toilette, lavabo, etc.). Pensez à mettre à l’abri serviettes, vêtements et… papier-Q!
Allez-y!
Les pays en voie de développement ont des cultures et des modes de vie très différents des pays occidentaux. Ceci en fait des destinations très enrichissantes. Si vous êtes comme moi, vous aurez la piqûre et voudrez renouveler l’expérience dès que possible, mobilité réduite ou non.
Pour lire mes impressions écrites en voyage, visitez mon blogue : www.voyageramobilitereduite.com.
Superbe article! Je pense que vous avez eu un très bon séjour au Vietnam avec plein de belles découvertes et de rencontres humaines. Merci pour ce partage! Bonne continuation pour de nouveaux horizons en Asie!
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