Par Denis Laliberté

Le 8 octobre 2022. Une journée mémorable qui restera gravée pour la vie dans ma mémoire. Depuis ma jeunesse, j’ai toujours été un amant de la nature, mais si on m’avait dit il y a quelques années que je pourrais gravir une montagne à plus de 800 mètres de dénivelé, je ne l’aurais jamais cru.
L’aventure a été rendue possible par M. Fernand Courchesne qui a rassemblé une équipe de dix personnes afin de réussir cette ascension qu’il a nommée « L’acropole des inclusifs ». Nous avons utilisé une joëlette monoroue comme équipement adapté.
L’événement a eu lieu dans le sentier de l’Acropole-des-Draveurs du parc national des Hautes-Gorges-de-la-Rivière-Malbaie. Ce sentier est un des plus beaux à réaliser dans le réseau de la Sépaq. À preuve, 1 250 personnes ont franchi la barrière d’entrée cette journée-là pour faire cette ascension. Mais c’est également un des sentiers les plus difficiles. Les couleurs automnales ont rendu la randonnée encore plus intéressante. À la fin de cette longue fin de semaine de l’Action de grâce, le sentier a été fermé pour l’hiver.
La journée commence très tôt. Nous nous sommes donné rendez-vous à 5 heures du matin à l’entrée du parc afin de nous rendre ensemble au pied de la montagne, de préparer l’équipement et de connaître le plan de match de la journée. Dès 6 heures, une équipe enthousiaste de gars et de filles prête à relever ce défi débute l’ascension. Nos lampes frontales sont allumées, tandis que quelques flocons de neige tombent doucement.
Et ça commence raide avec 400 mètres de dénivelé dans le premier des 5 kilomètres qui nous mènent au sommet. Il ne faut vraiment pas avoir peur puisqu’à plusieurs reprises, nous avons à circuler dans un sentier très exigu et qui serpente en forme de « S » afin qu’il soit possible de le réaliser sans faire de l’escalade. Je suis très impressionné par l’esprit d’équipe qui s’est rapidement développé, ce qui est très rassurant pour moi.
L’ascension dure 5 heures 30. À l’arrivée au sommet, le ciel est parfaitement bleu, et puisque toutes les personnes présentes sur le site nous ont dépassés en montant dans le sentier, nous avons droit à une joyeuse ovation de leur part lorsque nous atteignons enfin notre objectif. J’en ai encore la chair de poule simplement en écrivant ces mots. Mais l’atteinte du sommet n’est pas la fin de ravissement… De nature peu nerveuse, j’éprouve une sensation plus que forte lorsque l’équipe me transporte à l’aide d’un siège pliant jusque sur les bords du précipice, d’où s’offre à nous une vue des plus merveilleuses de la rivière Malbaie. Un gros WOW!

C’est le moment de sortir le champagne que Fernand a pris soin d’emporter pour célébrer cet exploit : une bouteille pour toute la gang, juste assez pour ne pas être maganés pour le retour! Mais ce n’est pas fini… Il faut maintenant redescendre. Pour la majorité des randonneurs, la descente est très souvent beaucoup plus difficile que la montée. Nous avons donc prévu de ressortir nos lumières frontales pour une arrivée vers 18 heures. Cependant, l’expérience acquise dans la montée nous permet de faire la descente en un temps record de 2 heures 45, et même de dépasser d’autres randonneurs. Amateur de sensation forte, j’ai été servi à souhait!
Je n’aurai jamais de mots assez grands et assez forts pour remercier mon équipe de rêve, à commencer par Fernand et tous ses joyeux partenaires, Aurélien, Béatrice, Dany, Danny, Dominique, Lios, Mathieu, Patrice et Sandra. Merci la vie de rendre l’inaccessible… accessible!
