Par Daphnée Gagnage

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Dans notre programme élaboré par Kéroul dans les Cantons de l’Est au Québec, il y avait des promesses d’activités nombreuses et variées. L’une de celles qui suscitaient chez moi le plus de curiosité et d’impatience, il faut le dire, était l’expérience du zoo la nuit.

Aller au zoo est une chose, qu’il soit accessible en est une deuxième, et proposer une visite spécifique en nocturne qui le soit tout autant en est encore une troisième. Attention, révélation : Granby a relevé ces trois défis quasi haut la main !

Une arrivée encourageante

Le jour J, nous avions rendez-vous à 17 h à l’entrée du zoo. C’est étrange d’arriver alors que beaucoup repartent après avoir passé la journée à découvrir le parc. Nous, nous débarquions avec nos quatre paires d’yeux naïfs, nos sacs de voyage et nos appareils photo. Place de stationnement adaptée, seuils de portes en bonne et due forme, et en filant aux premières toilettes que j’aperçois, je ne constate là encore pas le moindre problème pour mon fauteuil. Tandis que nous nous dirigeons vers ce qui sera notre chez nous le temps d’une nuit, je reste attentive au sol sur lequel je roule. Des briques lisses très pratiques pour me déplacer, mais que le temps et le terrain naturel en dessous ont par endroits déviées. Tel le valide qui surveille du coin de l’œil où il marche, je fais de même pour être certaine de ne pas coincer l’une de mes roues dans un trou, mais je ne ressens aucun danger à en être distraite par ce que je vois autour de moi.

Un logement parfaitement adapté

Nous arrivons à la fameuse cabane Yack qui nous est destinée. Je suis ravie de pouvoir emprunter un chemin à la pente très douce qui me mène à une porte dont le bouton situé à ma gauche contre le mur permet de l’ouvrir automatiquement. Un confort pour moi, mais aussi pour mes compagnons de voyage qui portent les affaires et pour tout autre visiteur qui aurait les bras chargés !

À l’intérieur, le chalet est tout petit, très mignon et bien agencé. Il y a des toilettes à l’espace suffisant pour que je puisse en profiter sans me cogner nulle part. Dans un coin, j’aperçois même un lève-personne dont je n’ai plus utilité depuis fort longtemps, mais qui, je le sais, est un indispensable pour de nombreuses personnes en situation de handicap. Je peux déambuler entre les deux lits : un double dans lequel le Barbu et moi dormirons, et un simple sur lequel je peux poser ma valise de sorte qu’elle soit à ma hauteur. Une échelle mène à une mezzanine qui me restera inconnue pour des raisons évidentes, mais qui permet à Harmony et Pierre d’avoir leur coin à eux.

Le meilleur est à venir

Nous quatre ainsi que les quelques autres privilégiés à avoir réservé cette belle expérience sommes appelés à nous rassembler : les réjouissances vont commencer. Nos deux guides se présentent, l’un passionné qui nous mène et anime à grand renfort de blagues et d’anecdotes, l’autre plus discret qui veille sur le groupe, répond aux questions et s’assure que personne ne se perde ni en chemin, ni dans les explications qui nous sont données. Une équipe absolument parfaite à mon sens.

Un premier animal nous est présenté : Slush le lézard, un scinque à langue bleue. Explications sur son espèce, autorisation de lui effleurer la peau, pose pour les photos. Nous voilà déjà sous le charme… et il fait encore jour ! Nous sommes invités à aller souper dans le restaurant (pas de drapeau rouge, côté accessibilité), et quand nous en avons terminé, le soleil s’est couché. Nos guides nous rejoignent avec de grosses lampes torches et cette fois, c’est vraiment parti.

Les hippopotames, les pandas roux, les jaguars, l’antre tropical aux animaux et araignées exotiques, les kangourous et wallabies, les panthères des neiges, les tigres, les alligators… Cette excursion nocturne nous montre une faune plus active qu’elle ne l’est en journée et c’est fascinant. Si la nuit n’est pas toujours commode pour se déplacer en fauteuil, c’était sans compter sur l’un des guides qui, sans que je le lui demande, m’éclaire le chemin à suivre de sa lampe.

Retour au soleil

Après une veillée au coin du feu avec des guimauves à écouter les drôles d’histoires liées au zoo de Granby, et après une nuit dans notre logement en cocooning, le matin au zoo semble un peu hors du temps. Se réveiller au cri d’animaux sauvages censés vivre sur d’autres continents est grisant, déconcertant, mais grisant. Le petit déjeuner englouti, le reste de notre visite guidée continue. Un accès privilégié pour voir les soins d’une rhinocéros, un passage à l’aquarium pour caresser des raies et enfin, un arrêt à la ferme pour donner des gourmandises aux chèvres et aux cochons.

Après cela, nous sommes libres de découvrir le reste du zoo, ou même de retourner voir ce que nous avons déjà vu, mais de jour cette fois-ci.

J’ai adoré cette excursion, nos guides et les animaux qui nous ont été présentés. J’aurais voulu parler de chacun d’eux, mais la lecture d’un tel texte aurait été bien plus longue ! Pas une seule fois, le fait d’être en fauteuil ne m’a semblé être un obstacle pour profiter de la visite. Même si le sol est par endroits abîmé, l’espace est partout suffisant pour que je puisse déambuler à ma guise. Et si je devais le refaire ? Oh que oui, je le referais !

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